Il cherchait quelque chose
derrière la calandre de la Plymouth. La sueur ruisselait sur son visage. De
grands frissons le secouaient de la tête aux pieds. Il trouva finalement le
levier de déverrouillage du capot mais, ne parvenant pas à le faire bouger, il
guida la main de Tom sous le capot qui voulut bien s’ouvrir.
Le moteur était à peu près dans l’état
auquel s’attendait Stu – un gros V-8 crasseux sans doute passablement négligé
par le propriétaire de la Plymouth. Mais la batterie n’était pas aussi mauvaise
qu’il l’avait cru. C’était une Sears, certainement pas un modèle haut de gamme,
mais le poinçon de garantie indiquait comme date le mois de février 1991. Luttant
contre la marée fiévreuse qui lui faisait tourner la tête, Stu compta à rebours
et se dit que la batterie devait avoir été flambant neuve en mai dernier.
– Essaye le klaxon, dit-il à
Tom.
Stu s’adossa à la voiture tandis
que Tom se penchait à l’intérieur. Il avait entendu parler d’hommes en train de
se noyer qui s’étaient sauvés grâce à une simple paille. Et il croyait
comprendre maintenant. Sa dernière chance était ce tacot réchappé des griffes
des casseurs.